Clarification : The low water explained to my children

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En ce moment, nous traversons une période difficile pendant laquelle nous subissons des interruptions dans la fourniture de l’énergie électrique.

Ces coupures se manifestent principalement en début de soirée et depuis peu même pendant la journée. Qu’est ce qui est à l’origine de cette situation ? Voilà la question qui taraude les esprits et qui fait l’objet de diverses interprétations, voire supputations. Dans le public, le nom Eneo est mangé à toutes les sauces, salées, sucrées et pimentées.

Selon nos spécialistes, nous sommes en pleine période d’étiage, par conséquent, il ya de forts risques de délestages, parfois sévères sur le Réseau Interconnecté Sud (RIS). Celui-là même qui alimente pratiquement tout le Cameroun, en dehors du grand Nord et l’Est.

Cette situation provoque des interrogations dans le public, mais aussi au niveau des salariés d’Eneo, qui ne comprennent pas toujours la situation que traverse l’entreprise. Oui, c’est la triste réalité. Certains coéquipiers n’arrivent même pas à expliquer à leurs proches, voisins, etc., ce qui se passe, ouvrant illico la voie à l’incertitude. C’est cette situtaion qui nous amène à nous poser la question de savoir si les termes utilisés tous les jours, comme : étiage et délestage, tout autant que le mécanisme de gestion du réseau, étaient réellement compris par le plus grand nombre d’entre nous ? C’est le bienfondé de ce dossier spécial animé par nos experts. Il est question d’actualiser les logiciels de connaissances des coéquipiers dans ce domaine…

La période d’étiage, explique Nestor Mfege, le Directeur de la Gestion du Réseau de Transport, correspond tout simplement à un moment où le débit de la Sanaga baisse de manière significative.

Les définitions actuelles du mot étiage sont nombreuses et parfois vagues, même si l’on se réfère à un dictionnaire spécifique d’hydrologie. Si les définitions renvoient toujours à l’idée d’indigence, le contexte temporel du phénomène n’est par exemple pas toujours établi. Le Glossaire International d’Hydrologie (1992) décrit l’étiage comme le « plus bas niveau atteint par un cours d’eau ou un lac », sans précision temporelle, alors que le Dictionnaire français d’hydrologie de surface (Roche, 1986) inscrit cet événement dans un contexte annuel : « niveau annuel le plus bas atteint par un cours d’eau en un point donné ».

Au Cameroun, cette baisse du débit doit être compensée par les éclusées d’eau à partir des barrages réservoirs de Mbakaou, Bamendjin et Mapé. « En clair, ce qui caractérise la période d’étiage c’est bien l’offre hydrologique constituée des stocks d’eau dans les barrages au début de l’étiage et des apports », explique le DGRT.

Toutefois, ajoute Nestor Mfege, ces stocks doivent être utilisés de façon optimale sur toute la période d’étiage sous la contrainte du maintien d’un volume minimal de 500 millions de m3 d’eau dans les lacs pour des besoins environnementaux. « Le fonctionnement efficace en période d’étiage consiste donc à respecter la trajectoire de vidange des lacs pour satisfaire la demande tout en respectant cette contrainte environnementale », souligne-t-il.

Evidemment, pendant la période d’étiage (entre décembre de l’année N et Juin de l’année N+1 ), les productions hydroélectriques baissent et les centrales thermiques sont mises à forte contribution pour satisfaire la demande. Leur disponibilité est donc essentielle au cours de cette période. Leur défaillance peut entraîner un déséquilibre entre l’offre et la demande induisant de ce fait des délestages.

Un délestage, quant à lui, a pour but d’éviter qu’un déséquilibre important du réseau n’entraîne une coupure généralisée de l’alimentation électrique du pays (black-out). Le délestage a pour but, en réduisant très rapidement le niveau de consommation alimentée, d’éviter les risques de chute de fréquence et d’effondrement de tension. Dans ces deux cas, le réseau devient instable et la production raccordée au réseau finit par se déconnecter, ce qui entraîne la coupure de la totalité d’une zone géographique. Cette manœuvre permet de récupérer l’équilibre entre l'injection (offre) et la quantité prélevée (demande) d’électricité.